Attention ! Des incidents consécutifs à la lecture de l’ouvrage dont vous venez de faire l’acquisition, et que vous vous apprêtez sans doute à lire à votre tour, nous ont été rapportés.
De Frédéric Mars, j’avais déjà lu et apprécié Non Stop et surtout Les Ecriveurs, où il explorait déjà, assez finement, les pouvoirs de l’écriture. Avec Le Livre qui rend dingue, il continue sa réflexion dans ce nouveau format de nouvelle longue dont j’ai déjà parlé et que j’apprécie de plus en plus.
A 27 ans, le narrateur a écrit un ouvrage qui suscite l’enthousiasme général. Tout le monde le lit, tout le monde l’aime, tout le monde crie au génie. Lauréat de tous les prix littéraires possibles et imaginables, jusqu’au Nobel, il a en effet produit un texte plus qu’étrange : par un phénomène inexpliqué, le roman, qui parle à l’origine d’un canard, se métamorphose entre les mains des lecteurs pour leur parler directement. Chacun y lit ce qu’il veut, et ce qu’il est…
Sous des dehors légers, Frédéric Mars aborde avec beaucoup de profondeur la question des pouvoirs de l’écriture et du rôle du lecteur dans la création. Ici, c’est même lui qui fait entièrement l’oeuvre, en y projetant ce qu’il est et ce qu’il a envie de lire : comme une sorte d’espace vide, le texte (insipide) du narrateur accueille tous les textes et tous les livres intérieurs de ses lecteurs. Pour le meilleur bien sûr, mais aussi pour le pire, car lire/écrire, c’est révéler et prendre conscience de ses failles. Et ce n’est pas toujours agréable. Je vous laisse le soin de découvrir ce qui arrive alors… c’est très bien trouvé.
Une belle réussite donc, non dénuée d’humour, à découvrir de toute urgence !
Le Livre qui rend dingue
Frédéric MARS
Storylab, 2012
Lu aussi par Saxaoul, qui est mitigée
9/14
By Hérisson
Classé dans:Elle lit... des nouvelles, lectures numériques